top of page

Révolution dans le traitement de la toxicomanie?

Quelque chose couve… Une révolution? Une évolution, à tout le moins! Dans les derniers mois, j’ai travaillé à implanter le Mind Mapping comme outil d’appui à la thérapie à la maison Renasci, spécialisée dans le traitement de la toxicomanie. Ce blogue est écrit à quatre mains avec Étienne Lavoie, M.Ps., directeur clinique et associé de la maison.

Depuis le mois de juin, je me suis rendue une fois par mois à la maison Renasci pour former les nouveaux résidents au Mind Mapping. Les intervenants ont également été habilités à utiliser le Mind Mapping dans leurs différents rôles professionnels, plus précisément dans les ateliers et les rencontres individuelles.

Étienne situe la démarche d’implantation dans un contexte large dans les lignes qui suivent :

« Dans mon cheminement professionnel comme directeur clinique et associé de la maison Renasci, j’ai fait plusieurs prises de conscience qui m’ont renversé. La première étant que les thérapies ont très peu évolué dans les dernières années et je suis tout à fait d’accord avec Garner (2009) lorsqu’il souligne que :

« Peu d’études existent sur l’implantation en tant que telle de «meilleures pratiques» en toxicomanie, la recherche en étant à ses premiers balbutiements en ce domaine. »

J’ai observé que beaucoup de choses se basent sur l’air du vent, sur le feeling. C’est pourquoi, j’ai d’abord eu à structurer la maison à l’aide du modèle psycho-éducatif et orienter la thérapie sur des objectifs. Ensuite, j’ai été estomaqué devant l’impact visible de ce qu’on est en train de faire avec Chantale et le Mind Mapping. C’est comme d’ouvrir une porte sur un grand champ de recherche inexploré. J’ai été surpris de constater l’ampleur des résultats, percutants et rapides. Comment ça se fait, que personne n’y ait pensé avant? »

Dès l’implantation de l’approche, nous avons constaté que le Mind Mapping constituait un outil d’intégration hors du commun pour les personnes aux prises avec des dépendances. Pour de nombreux résidents, l’écriture et la lecture sont problématiques. Pourtant, la très grande majorité des thérapies s’y appuient largement. Les personnes engagées dans une démarche sont donc, dès leur entrée, confrontées à nouveau à leurs échecs : le moyen d’expression de leur pensée proposé est précisément celui qu’ils ne maîtrisent pas bien. Ainsi, le Mind Mapping apparaît comme un moyen remarquablement efficace de permettre l’expression de soi par un moyen plus convivial et moins confrontant.

De surcroît, il est apparu que le Mind Mapping a un effet étonnant sur le sentiment d’efficacité personnel de nombreux résidents, ainsi que sur leur motivation. Plus inattendu encore, dans les dernières semaines, nous avons remarqué que le Mind Mapping utilisé dans le cadre de rencontres individuelles avait une incidence sur l’alliance thérapeutique et sur l’empathie du thérapeute. Il facilite la compréhension de la situation vécue par la personne et favorise le mouvement vers l’autre, central dans l’établissement d’une alliance thérapeutique, grand gage de succès d’une thérapie.

Ces observations sont à mettre en relation avec les facteurs qui influencent la réussite d’une démarche thérapeutique. Selon l’Association des centres de réadaptation en dépendance du Québec (2013) :

[…] trois ingrédients semblent essentiels dès le début du traitement: 1) favoriser l’alliance thérapeutique (Beutler, 2000 ; Dimeff et Linehan, 2008 ; Haaga, McCrady et Lebow, 2006b) ; 2) favoriser la motivation (Beutler, 2000; Dimeff et Linehan, 2008 ; Haaga et al., 2006b) ; 3) encourager des succès en début de démarche, susceptibles d’améliorer le sentiment d’efficacité personnelle du client et, donc, son espoir en sa capacité de changer et sa motivation (Miller et Rollnick, 2006). (p.25)

On constate donc que l’utilisation du Mind Mapping en thérapie a des impacts directs sur les facteurs de réussite. Devant ce constat, nous avons décidé de structurer un projet de recherche et de le soumettre cette semaine au Comité d’éthique de la recherche de l’Université de Sherbrooke. Puis, dès l’obtention du certificat d’éthique, nous débuterons la collecte de données. Ainsi, nous pourrons rapidement produire des données rigoureuses pour appuyer les observations que nous faisons depuis le début de l’implantation du Mind Mapping à la maison Renasci.

En guise de conclusion… si le Mind Mapping permet de favoriser l’alliance thérapeutique, l’empathie, la motivation et le sentiment d’efficacité personnelle, sommes-nous devant une approche pouvant révolutionner les approches thérapeutiques, toutes clientèles confondues?

Publications récentes
Recent Posts
Search By Tags
Pas encore de mots-clés.
Follow Us
  • Facebook Basic Square
  • Twitter Basic Square
  • Google+ Basic Square

© 2019 Chantale Beaucher

bottom of page